Bien être du cheval et alimentation

Le cheval est un herbivore… Vous allez me dire que c’est une évidence ! Mais force est de constater que beaucoup de chevaux ont une alimentation essentiellement basée sur les céréales, sous forme de concentrés ou non, distribuées généralement en 3 repas au cours de la journée.



Quelles sont les conséquences de ce type d’affouragement ?


A l’état naturel, le cheval consacre en moyenne 60% de son temps à s’alimenter. Il consomme principalement des graminées, mais parfois aussi des feuilles, de l’écorce, des baies… : une alimentation à forte teneur en fibres, adaptée au fonctionnement de son système digestif.


Particularités du système digestif du cheval :



Les aliments sont tout d’abord finement broyés et insalivés au niveau de la bouche, puis sont conduits jusqu’à l’estomac via l’œsophage.


L’estomac du cheval est d’un volume assez réduit : une quinzaine de litres. Cet estomac produit en permanence des sucs gastriques (acide chlorhydrique, pepsine).

L’acidité est toutefois insuffisante pour éviter une prolifération microbienne (importance de distribuer des aliments non contaminés par des bactéries), et permet la fermentation des glucides comme l’amidon cuit, les sucres, ce qui peut libérer des gaz (douloureux pour le cheval).

La vidange gastrique intervient 6 à 8 fois par jour.


Deux types de muqueuses recouvrent la paroi interne de l’estomac :

- muqueuse glandulaire épaisse et résistante à l’acidité dans la partie

inférieure où séjournent les aliments (2/3 environ),

- muqueuse non glandulaire, plus fragile, dans la partie supérieure (1/3).


Le bol alimentaire représente un volume d’une dizaine de litres dans l’estomac.

Lorsque l’estomac est plein, la présence des aliments insalivés permet une régulation de l’acidité et empêche les sucs gastriques d’entrer en contact avec la muqueuse non glandulaire.

Mais si l’estomac reste vide pendant un certain temps, les sucs gastriques vont entrer en contact avec la muqueuse non glandulaire et provoquer des lésions à l’origine des ulcères gastriques.




Si le cheval travaille avec l’estomac complètement vide, les allures comme le trot et le galop, ou les sauts, vont favoriser le contact entre les sucs gastriques et la paroi de la partie supérieure de l’estomac. Attention, cela ne signifie pas pour autant qu’il faut faire ingérer une grande quantité d’aliments avant le travail ! Un cheval au foin à volonté ou au pâturage aura une quantité suffisante de fibres dans l’estomac pour limiter les risques de lésions de la muqueuse, sans apport supplémentaire.


Dans la nature, un cheval reste rarement plus de 2 heures sans ingérer d’aliment, la limite étant autour de 3h30. Son estomac contient donc toujours une quantité suffisante de fibres pour absorber les sucs gastriques et tamponner le pH de l’estomac.

Il est donc important à l’état domestique qu’il dispose en permanence de fourrage afin d’éviter des pathologies digestives.


Qu’entend-on par foin à volonté (ad libitum) ? Cela signifie qu’à tout moment de la journée (ou de la nuit…) où vous rendez visite à votre cheval, il dispose toujours de foin à consommer.


Par ailleurs, le fait de s’alimenter lui procure une occupation qui diminue les risques d’apparition de stéréotypies.


Si le cheval n’a pas accès au pâturage, afin de limiter la vitesse d’ingestion du foin, on peut utiliser des dispositifs de « slow feeding » (filets à foin, bacs recouverts d’une grille). Ces dispositifs sont efficaces pour étaler la prise alimentaire dans le temps, mais demandent une adaptation progressive afin d’éviter la frustration. Les filets à foin, en particulier lorsqu’ils sont disposés au sol, sont à proscrire pour les chevaux ferrés aux antérieurs.


Les fibres ont également un rôle important dans le transit intestinal, et permettent de prévenir les risques de coliques. D’une manière générale, elles sont indispensables au bon fonctionnement de l’appareil digestif du cheval.


La quantité quotidienne de foin pour un cheval varie selon sa morphologie et son activité. Pour un cheval de loisir de 500 kg, elle se situe autour de 12 kg par jour.


A retenir :


Une ration équilibrée doit être basée d’abord sur l’apport de fourrage et complétée si besoin par un aliment concentré selon les besoins énergétiques du cheval.


Un Complément en Vitamines et Minéraux peut s’avérer nécessaire pour éviter des carences, en particulier si la ration ne comporte que du fourrage (les concentrés contiennent généralement un complément en vitamines et minéraux). Sa composition dépendra de la quantité de vitamines et minéraux apportés par l'alimentation.


Il est important de maximiser la durée d’ingestion des aliments au cours de la journée, tant pour optimiser la digestion que pour répondre aux besoins fondamentaux du cheval en se rapprochant des 16h par jour consacrés à l’alimentation.


Cela assure une prévention des pathologies digestives et de l’apparition de troubles comportementaux comme les stéréotypies.



Pour aller plus loin dans la mise en place d’une ration équilibrée pour votre cheval, sujet complexe, n’hésitez pas à faire appel à un nutritionniste équin qui vous conseillera !



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Vous pouvez également visionner cette courte vidéo qui retrace les différentes étapes de la digestion chez le cheval : https://www.youtube.com/watch?v=Trmiij1Uy9g



Sources :

Le WOLTER – L’alimentation du cheval - Editions France Agricole

Sabrina Peyrille – Formation « Nourrir son cheval comme un cheval »

Equine gastric ulcer syndrome in adult horses: A review – RJW Bell, T D Mogg, JK Kingston - 2007 - New Zealand veterinary journal 55(1):1-12 [2]

Factors influencing the development of stereotypic and redirected behaviours in young horses: findings of a four year prospective epidemiological study - A.J. WATERS, C.J. NICOL, N.P. FRENCH – 2010 - Equine Veterinary Journal - Volume 34, Issue 6 p. 572-579

« Hay-bags » and « Slow feeders »: Testing their impact on horse behaviour and welfare – C. Rochais, S. Henry, M. Hausberger – 2018 – Applied Animal Behaviour Science – Volume 198, Jan. 2018, P. 52-69

] Common Feeding Practices Pose A Risk to the Welfare of Horses When Kept on Non-Edible Bedding - Miriam Baumgartner, Theresa Boisson, Michael H. Erhard and Margit H. Zeitler-Feicht - Animals 2020, 10, 411

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