Comportement : ce qui doit nous alerter...
Souvent, on s’aperçoit que les propriétaires ne prêtent pas suffisamment d’attention aux comportements « anormaux » de leurs chevaux. Pas parce qu’ils s’en fichent, mais tout simplement parce qu’ils sont tellement habitués à voir des chevaux qui expriment ce type de comportement qu’ils ne les perçoivent pas comme problématiques. Parfois, il arrive aussi qu’on ne se rende pas compte du fait que ce comportement traduit un mal-être chez notre cheval. On a plutôt tendance à penser qu’il fait ça pour nous casser les pieds…
En réalité, le cerveau du cheval ne lui permet pas ce type de raisonnement : il n’est pas capable de prévoir les conséquences que ses actions vont avoir sur nous.
Il agit uniquement dans un seul but : essayer d’améliorer sa situation. S’il ressent de la peur ou de la douleur, il va chercher une solution pour y échapper, et il va tester différentes choses.
Généralement, son premier réflexe est la fuite, mais ce n’est pas toujours possible… En milieu domestique, notre cheval est souvent contraint : il n’a pas assez d’espace pour fuir, il est tenu en licol, il est monté et soumis aux actions du cavalier…
D’autres comportements vont donc faire leur apparition, toujours avec pour objectif d’améliorer la situation du cheval. Et si le cheval ressent le besoin d’améliorer sa situation, c’est bien que quelque chose ne se passe pas bien pour lui…
Alors quels sont les comportements qui doivent nous alerter ?
La fuite : ça peut se traduire par un cheval qui embarque quand on le monte, ou même tout simplement qui va accélérer en permanence lorsqu’on est rênes longues. La fuite c’est aussi un cheval qui arrache la longe quand il est en main, qui ne se laisse pas approcher quand il est en liberté…
Les défenses : ruades, sauts de mouton, cabré, mais aussi tous les signes d’agressivité : menaces de morsure, de coup de pied. Parfois ça va même au-delà de la simple menace…
L’hypervigilance, l’hyper-réactivité : notre cheval va réagir fortement au moindre bruit ou mouvement, il va très souvent adopter une posture d’alerte, avec l’encolure très relevée, les oreilles pointées en avant, les yeux écarquillés, avec plus ou moins de tonus musculaire. Parfois, ça va être accompagné de beaucoup de mouvement, avec la queue relevée. Le cheval va émettre des ronflements, parfois même un souffle. Ce sont des comportements qui traduisent de la peur et un niveau de stress élevé.
Les stéréotypies : c’est ce qu’on appelle communément les tics d’écurie. Les tics sont des comportement invariants (le cheval exprime toujours ce comportement de la même manière), répétitifs, et sans fonction apparente. En réalité ce comportement a bien une fonction : un cheval tique pour s’apaiser, parce que quelque chose ne va pas.
L’apathie : là encore, c’est un comportement qui souvent n’est pas repéré. Le cheval est prostré, dans une attitude qui ressemble à une posture de repos, mais il va avoir les yeux grands ouverts et les 4 pieds posés au sol. Surtout, s’il se produit quelque chose à proximité, il n’aura aucune réaction. Souvent, il se place face à une paroi de son box, mais pas systématiquement. Il se coupe de l’environnement, il est complètement renfermé sur lui-même. C’est une forme de dépression.
Et bien sûr, on a également les signes traduisant une douleur qui doivent être repérés et pris en compte. Certains seront assez évidents : boiterie, signes de douleur au niveau du système digestif : le cheval se regarde les flancs, se couche se relève, se roule… D’autres signes sont plus subtils. D’une manière générale, la plupart des chevaux vont chercher à masquer le fait qu’ils éprouvent une douleur. A l’état naturel, le cheval est une proie et montrer qu’il est affaibli le met en danger…
Tous ces comportements doivent alerter, car ils sont le signe que notre cheval ne va pas bien, qu’il est en situation de mal-être. Si votre cheval exprime certains de ces comportements, ou si soudainement son comportement change et que ces signes apparaissent, il est important de faire le nécessaire pour y remédier.
Comment ?
Certainement pas en cherchant un moyen d’empêcher le cheval d’exprimer ce comportement, parce que ça ne va absolument rien résoudre. La première chose à faire est d’identifier la cause : trouver pourquoi notre cheval est en situation de mal-être. A partir de là, on peut commencer à apporter une solution.
Vous pouvez retrouver ce sujet en écoutant le podcast d'EquiZen Conseil : L'âme des chevaux !
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