Je vous en dis plus sur mon parcours...
Je me suis dit que ce serait bien que vous me connaissiez un peu mieux donc je vais en profiter pour me présenter vous raconter mon histoire avec les chevaux et vous expliquer comment j'en suis arrivée à exercer le métier de comportementaliste équin.
J'ai commencé à monter à cheval quand j'étais jeune (il y a très longtemps puisque j'ai 57 ans aujourd'hui). C’était en 1978, j'avais 11 ans.
Je ne viens pas du tout d'une famille de cavaliers, personne ne pratiquait l'équitation dans ma famille, donc pour mes parents c'était une demande qui était un peu surprenante, d'autant plus qu'à l'époque j'étais vraiment très timide, très timorée, et j'évitais soigneusement toutes les activités sportives, surtout si elles présentaient potentiellement des risques ;)
Donc le choix de l'équitation n'était pas aux yeux de mes parents un choix très logique. Mais j’étais attiré par les chevaux comme par un aimant, ça ne s’explique pas.
Donc j'ai commencé à apprendre à monter à cheval, dans un centre équestre où je suis restée pendant toute mon adolescence jusqu'à l'âge de 18 ans. J’y 'ai passé tous mes examens, à l'époque, c'était les examens de bronze, d’argent, 1er degré, 2eme degré… Quand je suis arrivé au niveau du 2e degré c'est à dire l'équivalent aujourd'hui à dire du galop 7, j'entrais en terminale, c'était l'année du bac. J'ai commencé à monter moins souvent.
Ensuite, je suis entrée en classe préparatoire, et là j'ai complètement arrêté de monter pour me consacrer uniquement à mes études. Ce n'était pas vraiment prévu, et on m'aurait dit quelques mois avant que j'allais cesser toute relation avec les chevaux, je pense que je n'aurais pas voulu le croire...
Et pourtant, je n'ai pas repris ensuite quand j'ai poursuivi mes études en école d'ingénieur, alors que j’aurais eu le temps. J'avais perdu l'envie de prendre des cours, de monter en reprise, même si j’étais toujours autant attirée par les chevaux. Ce qu’on me proposait ne correspondait pas à ce que je cherchais, mais à l’époque, à la fin des années 80, il n’y avait pas d’autre possibilité, à moins d’avoir son propre cheval et de monter en autonomie. J'avais toujours l'envie d'être avec les chevaux, mais différemment, donc je faisais quelques balades de temps en temps, mais ça se limitait à ça.
Et puis quand j'ai commencé à travailler, je me suis retrouvée dans une ville où je ne connaissais personne, où mes seuls contacts étaient les personnes avec qui je travaillais. J'ai décidé de trouver une activité hors boulot et bien sûr, j'ai décidé de reprendre l'équitation.
C'’est à cette époque que j’ai pris un cheval en demi pension. C’est une collègue qui me l’a proposé. Ça m’est tombé dessus totalement par hasard, et Saint-Axe est entré dans ma vie. C'était un petit cheval gris anglo-arabe auquel je me suis vraiment attachée.
A partir de ce moment, j’ai commencé à monter en autonomie, j’ai arrêté de prendre des cours parce que, même à l’époque, alors qu’on ne parlait absolument pas d’éthologie dans le milieu équestre, je sentais que ce qu’on me demandait de faire n’était pas approprié.
J’ai toujours refusé par exemple de mettre un coup de cravache, je n’ai jamais pensé malgré ce que j’entendais de la part des enseignants, que mon cheval "se foutait de moi". On était en 1995. Je ne voulais pas imposer à mon cheval ce qu’on me demandait de faire, donc je montais seule, mais pour autant, je n’avais à ce moment là aucun exemple d’une autre forme de pratique.
Concernant Saint-Axe, au bout de de 6 mois de demi-pension environ, ma collègue m'annonce qu’elle va devoir le vendre, mais si je veux l'acheter, je suis prioritaire. Et c'est comme ça que je me suis retrouvée avec mon premier cheval, ce qui n'était pas du tout prévu au programme…
J’ai continué à bricoler dans mon coin. L’avantage c’est que je pouvais pratiquer en accord avec mes valeurs, essayer d’offrir la meilleure vie possible à mon cheval. Ce n’était pas simple parce qu’à l’époque, il n’y avait pas d’autre offre que la pension 100% box. Le pré, c’était pour les chevaux à la retraite. Mais ça m’a toujours paru contre nature d’enfermer un animal comme le cheval dans moins de 10 m2, 22 heures par jour…
Dès que j’ai pu, j’ai acheté une maison avec un grand terrain pour pouvoir le prendre avec moi. Pour qu’il ne soit pas seul, ma première ponette, Jojo, est arrivée également. On ne faisait plus que de la balade, parce que je n’avais pas d’installations, et je me suis complètement coupée du monde équestre.
Au point qu’à ce moment-là, on était au début des années 2000, je n’ai pas vu arriver le horsemanship. J'ai arrêté complètement de monter Saint-Axe vers ses 21 ans.
C’est lui qui me l’a demandé. Il avait des petits soucis physiques, et sans doute que ça devenait plus difficile pour lui, même si on ne faisait que quelques balades par semaine. Je suis restée un an sans monter.
C'est alors que Juvenia est entrée dans ma vie. Elle venait du CSO. Cette jument avait un ulcère gastrique, elle avait régulièrement des crises malgré les soins.
Puis Saint-Axe nous a quitté à 30 ans. Il s’est endormi paisiblement au pré une nuit et ne s’est pas réveillé le lendemain matin. Un an après, ma jument a fait une piroplasmose à theileria et malgré tous les soins qu'on a pu lui prodiguer, après 2 semaines en clinique vétérinaire, elle est partie à l'âge de de 20 ans.
Du coup, ma ponette Jojo, qui était toujours là, se retrouvait seule, et j’ai décidé de reprendre un cheval assez rapidement : un cheval qui allait tout changer, Baci...
Baci, ça a vraiment été un coup de cœur, c’était lui et pas un autre. J’ai été le monter une première fois, en extérieur, puis en carrière. Même si on sentait bien qu’il était assez stressé, je n’ai pas rencontré de difficultés particulières. Baci est donc entré dans ma vie.
Comme on était en hiver, et que je voulais prendre le temps de mieux le connaitre, j'ai décidé de le mettre en pension box-paddock dans un premier temps, pour avoir des installations à ma disposition pour le monter en sécurité. Chez moi, à l’époque, je ne pouvais que partir en extérieur.
Malheureusement, les conditions météo ont rendu les paddocks impraticables, et Baci s’est retrouvé confiné au box.
Je venais le voir tous les jours pour le sortir, mais le plus souvent le soir. Il faisait donc nuit, et par conséquent, à part le week end, il passait du box au manège et du manège au box… Très vite, les choses se sont dégradées.
Baci était extrêmement stressé, et de façon totalement imprévisible, il démarrait en fuite. C’était tellement brutal que chaque fois j’étais à la limite de me retrouver derrière le troussequin… Il perdait toute lucidité, au point de foncer droit sur tout ce qui se trouvait dans le manège : chandeliers, même le mur une fois. Je finissais par me laisser glisser au sol ou par me faire déposer au hasard d’un demi tour. Je ne parvenais plus à reprendre le contrôle quand ça se produisait, et je commençais à le monter avec la boule au ventre.
Il n’était plus question de partir en balade dans ces conditions, et je voyais s’éloigner le moment où j’allais pouvoir le ramener à la maison. C’est à cette époque que j’ai pris ma seconde ponette, Fripouille, pour tenir compagnie à Jojo, en attendant.
Pour autant, il était hors de question pour moi de baisser les bras, donc j’ai commencé à chercher comment résoudre mon problème. J’ai passé des heures sur les blogs, les forums de discussion, pour essayer de trouver une solution, et un nom revenait tout le temps, celui d’Andy Booth… Je me suis procuré le DVD du step 1 (à l’époque, les formations en ligne n’existaient pas encore), et j’ai commencé à travailler à pied avec Baci.
La première fois que j’ai mis le DVD dans le lecteur, j’ai visionné l’introduction, et j’ai pris une claque : d’abord parce que j’entendais enfin un discours qui correspondait à ce que je recherchais depuis des années, et surtout parce qu’en face il y avait une proposition autre que ce qu’on m’avait enseigné jusque là, une pratique basée sur les connaissances scientifiques en éthologie équine. Toutes les intuitions que j’avais prenaient un sens. J’ai découvert la théorie d’apprentissage en me disant que ça faisait plus de 30 ans que je montais à cheval sans rien comprendre…
J’ai très vite obtenu des résultats à pied. A cette époque, Andy Booth a lancé sa formation en ligne, donc je me suis inscrite et j’ai suivi par la suite tout le cursus : step1 step 2 step 3, avec la première « promotion ». Si j’ai eu des résultats à pied (Baci s’est vite apaisé, il participait volontiers aux activités que je lui proposais, il y avait vraiment un lien qui se créait entre lui et moi), en selle, j’avais toujours les mêmes soucis.
Entre temps, le printemps était revenu et Baci était au paddock, ses conditions de vie étaient bien meilleures, mais ça ne suffisait pas à améliorer la situation. J’ai recommencé à chercher des solutions sur le web, et je suis tombée sur le blog d’Eugénie Cottereau, un blog de saddle fitting. En lisant ses articles, en regardant ma selle sur le dos de mon cheval, me suis rendue compte qu’en fait, elle ne lui convenait pas du tout, et que très probablement, elle provoquait des douleurs assez importantes. Donc je me suis mise à la recheche d’un saddle fitter, mais à l’époque il n’y en avait que deux ou trois en France, et tous loin de chez moi. Personne ne voulait se déplacer.
Donc je me suis plongée dans tous les articles que je pouvais trouver sur le saddle fitting et j’ai commencé à faire des essais de selle que j’allais emprunter dans les sellerie locales. Je les remercie d’ailleurs pour leur patience vu le nombre de selles que j’ai essayées sans jamais trouver la bonne. Je commençais vraiment à désespérer.
A la même époque, Eugenie Cottereau venait de lancer sa formation de saddle fitter et j’ai appris que l’une de ses élèves démarrait son activité dans ma région. Je l’ai contactée, et elle a réussi à trouver la solution à mon problème. A partir de là, mes problèmes en selle ont très vite disparus. J’ai repris toute l’éducation de Baci en appliquant les principes d’apprentissage, et j’ai retrouvé un cheval totalement apaisé.
Tout cette histoire m’a ouvert les yeux sur quelque chose d’important. Au départ, je suis partie sur un problème d’éducation du cheval, mais clairement ça ne suffisait pas… puis j’ai compris que le changement de vie, les conditions d’hébergement avaient un impact majeur sur son comportement. Et finalement j’ai pu résoudre totalement mes problèmes en changeant de matériel.
Il est évident que la manière dont on pratique l’équitation peut altérer énormément le bien-être du cheval et provoquer des problèmes de comportement, et je ne regrette absolument pas de m’être formée pour transformer mon équitation. Mais il y a bien d’autres facteurs à prendre en compte pour assurer le bien-être de son cheval et on ne peut pas les dissocier.
Les problèmes de comportement doivent être abordés de manière globale en prenant en compte tous les aspects de la vie du cheval, actuels et passés.
C’est pour cette raison que j’ai décidé de continuer à me former, avec pour objectif une reconversion professionnelle.
Travailler avec les chevaux, c’était quelque chose qui m’avait toujours tenté mais je ne voyais pas jusque là de domaine où j’avais l’envie, ou la possibilité d’exercer. J’avais rencontré Hélène Roche, et on avait beaucoup échangé. Je me suis vraiment passionnée pour l’éthologie équine en tant que discipline scientifique.
Je me suis tournée vers le Diplôme d’Ethologie et Sciences Equines du Haras de la Cense. En parallèle, j’ai suivi une formation de comportementaliste équin avec Marie Sutter. J’ai choisi Marie parce que, d’une part je la suivais depuis pas mal de temps, et surtout parce que je savais qu’elle avait une solide formation scientifique en éthologie, pas seulement concernant les chevaux d’ailleurs.
Après avoir validé mes deux formations, j’ai donc décidé de démarrer mon activité de comportementaliste équin.
Mon objectif aujourd’hui c’est vraiment d’œuvrer pour l’amélioration du bien-être des chevaux, avec une approche la plus holistique possible, en prenant en compte tous les aspects qui peuvent impacter le bien-être, et donc le comportement.
J’ai fait le choix de transmettre des connaissances. Dans mon ancien métier, j’avais eu la chance de suivre une formation pour devenir formatrice.
J’ai donc décidé de proposer en plus de mon activité de comportementaliste des formations en ligne les plus complètes possibles pour aider tous ceux qui le souhaitent à mieux connaitre le cheval pour mieux le comprendre, et aussi à comprendre comment résoudre les difficultés qu’ils rencontrent.
Vous pouvez retrouver ce sujet en écoutant le podcast d'EquiZen Conseil : L'âme des chevaux !
Si vous cherchez de l'aide au sujet du
comportement de votre cheval,
réservez votre appel découverte offert : nous verrons ensemble comment je peux vous aider (entretien via Zoom)
Retrouves toutes les informations sur les prestations EquiZen Conseil en cliquant sur le bouton :
Abonne-toi à la Newsletter :
Reçois chaque semaine des conseils, des informations
et des sujets de réflexion sur le bien-être du cheval
Connaître le cheval pour mieux le comprendre