Vie domestique et comportement sociaux

Le cheval est un animal social, on entend souvent le terme de grégaire qui est inexact : les animaux grégaires sont des animaux qui vivent en groupe, mais sans avoir une organisation impliquant des interactions sociales. Le cheval, lui, a de multiples interactions sociales avec ses congénères.

À l'état naturel, donc, les chevaux vivent en petits groupes. On trouve essentiellement 2 types de groupes : le groupe familial et le groupe de mâles célibataires. Le plus souvent ce sont des groupes de petite taille, Par exemple un groupe familial sera composé d'un étalon, 2 ou 3 juments plus les jeunes de moins de 3 ans, soit 6 à 8 individus. Les groupes de mâles célibataires regroupent des étalons de tous âges : des jeunes qui viennent de quitter leur groupe familial des étalons plus âgés, soit qui n'ont jamais réussi à constituer un groupe familial, soit qui ont été évincés de leur groupe par un autre étalon.


Les interactions sociales sont variées : interactions du jeune avec sa mère, avec les autres membres du groupe, jeunes et adultes. Interactions de type affiliatives : proximité spatiale, allogrooming. Interactions de type agonistiques, menaces, morsures, coup de pied, rituels et combats entre étalon, jeu chez les jeunes. Cette vie en groupe implique une communication entre les individus, qui passe surtout chez les chevaux par les postures, expressions faciales et comportements.


Les apprentissages sociaux chez les jeunes se font essentiellement avant l’âge de 3 ans, au contact des adultes du groupe. Chez le cheval domestique, il est donc très important de permettre au poulain de vivre avec des chevaux adultes, autres que sa mère, pour qu’il puisse acquérir les compétences sociales qui lui permettront de vivre avec d’autres chevaux. Les difficultés d’intégration en groupe de certains chevaux sont généralement dues au fait que, poulains, ils ont été isolés des adultes, et n’ont pu réaliser ces apprentissages.

Les relations de domination se mettent en place pour définir la priorité d’accès à une ressource qui peut être alimentaire, mais aussi sociale par exemple. Cette relation de domination s’exprime donc entre individus de la même espèce : c’est un point extrêmement important à ne pas perdre de vue : un cheval n’exprime pas de comportement de domination envers l’humain.

Cela ne signifie pas qu’il ne peut pas montrer des signes d’agressivité. Mais cette agressivité sera causée par de la douleur, de la frustration, des antécédents de mauvaises expériences avec l’humain par exemple. Pas pour exercer une domination quelconque…


Ces relations dominant/dominé entre les individus vont dépendre du contexte. Elles vont permettre d’établir une hiérarchie à l’intérieur du groupe. Cette hiérarchie, une fois établie, va limiter les interactions agonistiques : chacun connait sa place et généralement une simple menace suffira à régler un conflit.

Tout changement peut remettre en question cette hiérarchie. La conséquence, c’est qu’à l’état domestique, la stabilité des groupes de chevaux est primordiale pour limiter les interactions agonistiques. Chaque départ ou arrivée va entrainer des interactions plus ou moins agressives pour redéfinir les relations dominant/dominé.

Inversement, dans un groupe stable, on observera très peu de conflits, et ils seront de faible intensité. La gestion des groupes est un facteur important de stress et de frustration chez les chevaux si elle est mal conduite.


Mais le facteur de stress et de frustration le plus important à l’état domestique, c’est souvent l’isolement du cheval, et l’absence de contacts sociaux libres (c’est-à-dire hors de la présence de l’humain). La vie au box, en paddock individuel, ou isolé au pré, ne va pas permettre au cheval d’avoir des interactions sociales avec ses congénères, ce qui fait partie de ses besoins fondamentaux, les besoins spécifiques de l’espèce.

Les études scientifiques en éthologie équine montrent que les conséquences de ce stress et de cette frustration peuvent être diverses : hypervigilance, stéréotypies, agressivité, apathie (qui est une forme de dépression chez le cheval), bref, c’est une source de mal-être pour le cheval, qui peut entrainer l’apparition de comportements que nous allons considérer comme indésirables, parce qu’ils nous compliquent la vie, ou nous mettent en danger… Mais il faut bien être conscient qu’avant tout, c’est le bien-être physique, mental et émotionnel du cheval qui est impacté.

Si votre cheval vit actuellement dans des conditions qui ne lui permettent pas de contacts avec les autres, je vous invite à l’observer, et à essayer de déterminer les conséquences sur son comportement. Si nécessaire, cherchez des solutions pour améliorer la situation et lui permettre d’avoir un minimum d’interactions quotidiennes avec d’autres chevaux, pour améliorer son bien-être. Si votre cheval vit au pré avec d'autres chevaux, soyez attentif en cas d’instabilité du groupe, observez là encore l’impact sur le comportement de votre cheval.

Vous pouvez retrouver ce sujet en écoutant le podcast d'EquiZen Conseil : L'âme des chevaux !

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